Page 23 - Des jardins et des hommes
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Les jardins de Gilles Clément
la maison. Elle sert de nichoir à une multitude
d’oiseaux, la moindre anfractuosité des murs
est occupée. Certains mammifères aiment loger
dans le toit. Des fouines y ont vécu, qui sont
parties à présent, mais demeurent des popula-
tions de loirs, parfois des mulots. La fouine
s’appelait Décibelle, à cause du vacarme qu’elle
produisait. Les loirs, Afflelou et Optique 2000.
Un couple de couleuvres habitent dans le vide
du mur, Edouard et Edouarda. Elles chassent
les rongeurs.
Les jardiniers sont peut-être des gens heureux,
ça leur évite de se bouffer le nez. Je parle des
jardiniers, pas des techniciens de surface, armés
de leur souffleuse, de leurs produits, et qui
tuent. Ceux-là, je ne suis pas sûr qu’ils soient
heureux.
Le jardinage équilibre beaucoup. Les soignants
connaissent la valeur thérapeutique du jardin.
Elle est utilisée dans des hôpitaux, des maisons
d’accueil. J’ai réalisé un projet pour un hôpital
psychiatrique à Marseille. On m’a demandé
d’agrandir un espace que j’avais réservé au
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