Page 16 - Des jardins et des hommes
P. 16

des jardins et des hommes


                  sait. On le dit parfois. Agir pour que tout change
                  est difficile.
                   Nous, Européens ne cessons d’obéir à une
                  gouvernance désastreuse, meurtrière, qui vient
                  des États-Unis. Cependant, même là-bas, des
                  mouvements d’opposition naissent et agissent,
                  sans qu’on n’en entende parler. L’alternative
                  ambiante est mondiale. Si ceux qui la composent
                  n’ont pas la parole, ce n’est pas un problème, et
                  même, tant mieux, ainsi ils ne sont pas récupé-
                  rables. Ils ne font pas peur, ils ne font pas de
                  pub. On ne sait pas quelle sera leur efficacité.
                  Peu importe. Quand le choix réside entre ce qui
                  détruit et ce qui est autre chose, incertain, je
                  préfère aller vers ce qui est incertain. Parce que
                  c’est dans cette incertitude que se tient l’espoir.


                   Je suis arrivé aux jardins par les plantes et aux
                  plantes par les insectes. Mes parents avaient un
                  petit jardin, à un kilomètre de chez moi, mais ce
                  n’est pas le jardin qui a tout de suite capté mon
                  intérêt. Je me suis d’abord intéressé aux êtres
                  vivants qui le composent. Très jeune, je suis
                  sorti du jardin pour aller dans la nature, c’est-à-
                  dire dans un espace sans clôture. À cette époque,




                                        16
   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21