Une année avec Saint Augustin

Oraison Que ta grâce, Dieu bon, l’Esprit d’amour que tu répands dans les cœurs, libère notre volonté. Qu’elle nous détourne du mal, nous aide à faire ce qui te plaît, nous arrachant aux ténèbres pour nous amener au Royaume. Par ton Fils Jésus notre Seigneur. Amen. 3 e semaine, mercredi Rendre grâce à Dieu serait un mensonge si ce n’est pas lui qui réalise ce dont nous le remercions Augustin défend le libre arbitre, mais comme le fruit de la volonté divine. I l nous est impossible de tromper Dieu. Alors, cessons de tromper les hommes ! Nos prières ne seraient qu’illusions et mensonges sans la confiance que Dieu réalise ce que nous lui demandons. Dieu et non pas nous-mêmes. Im- possible également de lui rendre grâce si nous nous imaginons que ce n’est pas lui l’auteur des choses pour lesquelles nous le remercions. Si la tromperie, le mensonge entachent les discours des hommes, qu’au moins elles restent absentes de nos prières. Gardons-nous bien de penser, au fond de notre cœur, que ce n’est pas Dieu qui réalise ce que notre bouche, notre voix lui demandent. Évitons surtout, ce qui serait bien pire, de tromper les autres en prétendant de telles choses. En voulant ainsi défendre le libre arbitre auprès des hommes, nous perdrions au- près de Dieu l’aide de la prière. En ne reconnais- sant plus les dons de sa grâce, nous ne pourrions plus d’un cœur sincère lui rendre grâce. Si nous voulons vraiment défendre le libre arbitre, alors n’attaquons pas ce dont nous tenons notre liberté. Combattre la grâce qui libère notre volonté pour la détourner du mal et la faire ac- complir le bien, c’est vouloir retenir notre volonté captive. Si ce n’est pasDieuqui libère notre volon- té, explique-moi, je t’en prie, comment l’apôtre Paul peut dire : Rendez grâce au Père qui nous a permis d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière. Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres et nous a transférés dans le Royaume du Fils de son amour (Col 1,12-13). Rendre grâce à Dieu serait un mensonge si ce n’est pas lui qui réalise ce dont nous le remercions. La grâce deDieu est véritable- ment grâce, nous démontre Paul, parce qu’aucun mérite humain ne la précède. En affirmant cela, on défend enmême temps le libre arbitre : affermi ainsi par l’humilité, il ne se perdra pas par orgueil. (Lettre 217, 7-8) 3 e semaine, mercredi Temps ordinaire 154

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