Une année avec Saint Augustin

1 re semaine, vendredi Mais qu’est-ce que j’aime quand je t’aime ? Augustin sait avec certitude qu’il aime Dieu. P as de doute. Mais une conscience certaine. Seigneur, je t’aime. Ta parole a transpercé mon cœur. Je t’ai aimé. Le ciel, la terre, avec tout ce qui est en eux, me disent partout de t’aimer. Ils n’ar- rêtent pas de dire à tous de t’aimer pour que nous soyons inexcusables de ne pas t’aimer. Plus fort encore : tu auras pitié de ceux que tu prendras en pitié, tu manifesteras ton amour à ceux que tu aimeras. Sinon le ciel et la terre par- leraient de toi à des sourds. Qu’est-ce que j’aime quand je t’aime ? Ni la beauté d’un corps ni le charme d’un temps ni l’éclat de la lumière, amie de mon re- gard, ni les douces mélodies des cantilènes sur un mode ou un autre, ni le parfum des fleurs, des essences et des aromates, ni la manne ou le miel, ni les membres enlacés dans les étreintes physiques — ce n’est pas ce que j’aime quand j’aime mon Dieu. Et pourtant j’aime une lumière, une voix, une odeur, un aliment, une étreinte, quand j’aime mon Dieu. Lumière, voix, odeur, aliment, étreinte sont dans mon humanité profonde où il y a pour moi un éclair que ne retient pas l’espace, une sono- rité qui échappe au temps, une exhalaison sortie d’aucun souffle, une saveur que n’affaiblit pas la voracité, un accouplement au-delà de la jouis- sance. C’est ce que j’aime quand j’aime mon Dieu. (Confessions X, VI, 8) Oraison Dieu qui nous appelles à la vie, donne-nous de toujours nous émerveiller des beautés, des bonnes choses de notre monde : musique, fleurs, lumière, et surtout de ceux et celles qui nous ouvrent à l’amitié, à la solidarité. Par Jésus ton Fils, notre frère. Amen. 1 re semaine, vendredi Temps ordinaire 134

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