Une année avec Saint Augustin

7 e semaine de Pâques, mercredi Tu dois être rempli de bien : vide le mal Augustin commente : Nous serons semblables à lui, nous le savons, parce que nous le verrons tel qu’il est (1 Jn 3,2). Q ue serons-nous donc, nous, lorsque nous aurons cette vision ? Que nous a-t-on promis ? Nous serons semblables à lui, puisque nous le verrons tel qu’il est (1 Jn 3,2). La langue s’est exprimée comme elle a pu ; pour le reste, il faut le méditer au fond du cœur. En effet, qu’a pu dire Jean lui-même en comparai- son de la réalité et que pouvons nous dire, nous hommes qui sommes si loin d’atteindre ses mé- rites ? Revenons donc à cette onction qui nous enseigne intérieurement ce que nous ne pou- vons exprimer. Et puisque maintenant, vous ne pouvez voir, attachez-vous à désirer. Toute la vie du bon chrétien est faite d’un saint désir. Or, ce que tu désires, tu ne le vois pas encore, mais en dési- rant, tu deviens apte à être comblé lorsque sera venu ce que tu dois voir. De la même façon, en effet, si tu veux remplir une poche et si tu connais l’importance du volume de ce que l’on va te donner, tu élargis la poche, qu’il s’agisse d’un sac ou d’une outre, ou de toute autre chose. Tu sais tout ce que tu vas y mettre et tu te rends compte que la poche est trop petite ; en l’élar- gissant tu la rends capable de recevoir davan- tage. De la même façon, Dieu, en nous faisant attendre, dilate le désir ; par le désir, il dilate l’âme ; en la dilatant, il augmente sa capacité. Ainsi, désirons, mes frères, puisque nous de- vons être remplis. Voyez comme Paul élargit la poche pour lui permettre de contenir ce qui va venir ! Il dit : Non que j’aie déjà reçu ou que j’aie atteint la per- fection. Frères, je ne pense pas avoir encore saisi. Que fais-tu en cette vie, si tu n’as pas encore sai- si ? Une seule chose : Oubliant ce qui est derrière, tout tendu vers ce qui est devant, je poursuis mon effort pour atteindre la palme que je suis appelé à recevoir d’en haut (Ph 3,12-14). Il a dit en effet qu’il était « tout tendu » et qu’il « poursuivait son effort ». Il ne se sentait pas assez grand pour contenir ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme (1 Co 2,9). Telle est notre vie : nous devons nous exercer en désirant. Mais le saint désir nous exerce au combat, seulement dans la mesure où nous avons dé- pouillé nos désirs de l’amour du monde. Nous l’avons déjà dit une fois. « Vide ce qui doit être rempli. Tu dois être rempli de bien ; vide le mal. Songe que c’est de miel que Dieu veut te rem- plir. Si tu es plein de vinaigre, où mettras-tu le miel ? » Il faut jeter ce que le vase contenait ; il faut nettoyer celui-ci, le nettoyer, dussions- 7 e semaine de Pâques, mercredi Temps pascal 380

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