Une année avec Saint Augustin

Oraison Dieu de pardon, que ton Esprit éclaire notre conscience, nous rende critiques envers nous-mêmes, libres de toute prétention et nous aide ainsi à ne pas condamner les autres, mais à essayer de les comprendre, à leur ouvrir des chemins de guérison, de salut, à l’exemple de Jésus ton Fils. Amen. 4 e semaine de Carême, samedi Rentre en toi-même, examine-toi, critique et interroge-toi Augustin commente : Instruisez-vous, juges de la terre ! (Ps 2,10) Q u’ils s’instruisent donc, les rois qui jugent la terre, qui la gouvernent, ainsi que tous ceux à qui ils ont délégué quelque pouvoir. (…) S’ils entendent les paroles du Seigneur : Que celui d’entre vous qui est sans péché jette la première pierre (Jn 8,7), est-ce que tous ceux qui jugent la terrenetremblerontpas,saisisdepeur ?Rappelons ce passage de l’évangile. Pendant que les Pharisiens l’interrogeaient, Jésus traçait du doigt des traits par terre, pour instruire la terre. Mais lorsqu’il leur fit cette réponse, il leva les yeux, les regarda, eux, la terre, et fit trembler la terre. Puis, s’inclinant à nouveau, il se remit à écrire par terre. Les accusa- teurs, confus et tremblants, s’en allèrent l’un après l’autre. Quel tremblement de terre ! Qui secoua la terre au point de la faire changer de place ! Une fois les accusateurs partis, la pécheresse resta seule avec le Sauveur, la malade avec le médecin, la misère avec la miséricorde. Les pé- cheurs n’avaient pas osé la condamner. Personne ne t’a condamnée ? demande Jésus. Elle répond : Personne, Seigneur . Et si toi, tu neme condamnes pas, je suis en sûreté. Jésus répond tacitement à son inquiétude en lui déclarant : Moi non plus, je ne te condamne pas , c’est-à-dire : « Moi non plus, bien qu’étant sans péché, je ne te condamne pas. » La voix de leur conscience a empêché tes accusateurs de sévir ; la miséricorde me pousse à te venir en aide. Méditez ces paroles pour vous instruire, vous qui jugez la terre. Commence par te juger toi-même si tu veux sortir en toute assu- rance du sanctuaire de ta conscience pour juger les autres. Rentre en toi-même, examine-toi, cri- tique et interroge-toi. Ta conscience ne te dit-elle rien sur toi-même ? Si tu es sincère, tu avoueras qu’elle a parlé. Tu as discuté, tu t’es écouté, tu as puni et pourtant tu ne t’es pas maltraité ! Alors, agis de la même manière envers ton prochain ! (Sermon 13, 2.5) 4 e semaine de Carême, samedi Carême 282

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