Une année avec Saint Augustin

3 e semaine de Carême, vendredi Tu nous as cherchés sans que nous te cherchions, mais tu nous as cherchés pour que nous te cherchions Parvenir au sens profond de la Parole, tel est le désir le plus cher d’Augustin. S eigneur monDieu, sois attentif à ma prière. Prends en pitié mon désir. Il ne brûle pas que pour moi mais veut être utile à l’amour fraternel. Tu vois dans mon cœur que c’est bien ça. Je veux te faire le sacrifice de la soumission de ma pensée et de ma langue. Donne-moi de quoi faire mon offrande. Je suis impuissant et pauvre, et tu es riche avec tous ceux qui t’appellent. Ja- mais inquiet, tu prends soin de nous. Circoncis mes lèvres de toute audace, de tout mensonge, à l’intérieur comme à l’extérieur. Fais de tes Écri- tures mes purs délices. Pour ne pas me tromper sur elles et ne pas tromper les autres. Seigneur, sois attentif et prends pitié. Seigneur mon Dieu, à la fois lumière des aveugles, force des infirmes, et lumière des voyants et force des forts. Sois attentif à moi. Entends-moi crier des profondeurs. Si tu n’es pas là, si tu n’écoutes pas dans les profondeurs, où aller ? vers quoi crier ? à toi le jour à toi la nuit (Ps 74,16). Sur un signe de toi, les instants s’envolent. Donne-nous généreusement du temps pour qu’on médite sur ta loi cachée. Quand nous frapperons, ne ferme pas la porte. Tu n’as pas fait écrire pour rien tant de pages opaques et secrètes. Et ces forêts ne vont pas sans leurs cerfs qui s’y reposent, se restaurent, se promènent et broutent, se couchent et ruminent. Seigneur, parachève-moi. Révèle-moi ces pages. Ta voix, c’est ma joie. Ta voix plus que l’af- flux des plaisirs. Donne ce que j’aime. Que je puisse aimer est déjà un don de toi. N’abandonne pas ce que tu as donné. Ne laisse pas ta plante mourir de soif. Je veux t’avouer tout ce que j’aurai découvert dans tes livres. Entendre la voix de gratitude. Te boire et mesurer l’étonnement de ta loi, depuis le commencement où tu as fait le ciel et la terre, jusqu’au royaume sans fin avec toi dans ta Ville sainte. Seigneur, prends pitié de moi et exauce mon désir. Je pense que mon désir ne s’intéresse ni à la terre ni à l’or, argent, pierres précieuses ou vête- ments élégants, ni aux honneurs, aux postes ou aux plaisirs charnels, ni même aux nécessités du corps et de notre vie de voyageurs — tout ce qui 3 e semaine de Carême, vendredi Carême 270

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