Page 8 - Des jardins et des hommes
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des jardins et des hommes
Mouret, que le bon sens, celui qui va dans le
sens de la vie. Voilà un mot que l’on n’ose trop
employer, ce bon sens ferait trop paysan, trop
simpliste. La technologie ne nous a-t-elle pas
appris à défier ce sens qui serait bon, et d’ail-
leurs quel serait le mauvais ou le contre-sens ?
Nous y sommes précisément, il suffit d’ouvrir
les yeux. La réponse est dans la souffrance qui
frappe les végétaux comme les humains. On
pourrait à ce titre avancer une autre définition
du contre-sens : ce qui sape notre vie.
Cette biodiversité que nous défendons, il nous
faut la comprendre comme une Fable qui
englobe toute créature. Là où souffre le végétal
souffre l’homme. Là où la biodiversité
s’appauvrit, l’homme aussi. L’homme est biodi-
vers comme le sont les végétaux, une profonde
logique de complémentarité sous-tend ce que
notre œil perçoit à peine. Chaque plante, chaque
être nous est utile, au sens noble du terme ; indis-
pensable à une vie riche. Et si cet être vivant est
aimé et reconnu comme tel, précieux, il vivra
heureux dans son Jardin comme ailleurs.
Patrick Scheyder
Pianiste, auteur, initiateur
de Musiques aux jardins