Une année avec Saint Augustin

21 e semaine, dimanche La paix se partage et se multiplie Augustin exprime l’urgence d’inviter les hommes à la paix. L e moment est venu de vous exhorter, dans la mesure où Dieu m’en donne la force, à aimer la paix, à prier pour la paix. Faire l’éloge de la paix est plus difficile que de la pos- séder. Si je veux en parler, je cherche des idées, j’arrange des phrases. S’agit-il de l’avoir ? Alors c’est sans peine que nous la possédons. Aimes- tu la paix ? Il faut alors avoir pitié de tous ceux qui n’aiment pas ce que toi, tu aimes, qui ne pos- sèdent pas ce que toi, tu possèdes. La paix que tu aimes est de telle nature que tu ne jalouses pas qui la possède avec toi. Il partage la paix avec toi et ta possession n’en est pas rétrécie. Aime donc la paix, possède la paix, invite tous ceux que tu voudras au partage de cette paix : tu la verras élargir ses limites avec le nombre de ceux qui y participent. Une maison sur cette terre ne peut contenir qu’un petit nombre d’habitants. Quant à la paix, elle s’étend et s’agrandit avec le nombre de ceux qui habitent sa demeure. Aimer la paix, quel bonheur, car ici, aimer c’est posséder. Et qui donc ne veut pas voir s’agrandir ce qu’il aime ? Si tu veux vivre en paix avec un nombre restreint de personnes, tu rétré- cis la paix dont tu jouis. Il en va autrement des autres biens que l’on désire avec tant d’ardeur : or, argent, une grande famille, de belles maisons installées avec luxe, des terrains riants et fer- tiles. Voilà des choses qu’on aime. Suffit-il de les aimer pour les posséder ? Et si on les possède, on a peur de les perdre. Il en va également ainsi des honneurs et du pouvoir. Que d’hommes y aspirent sans jamais y atteindre. La plupart sont surpris par leur dernier jour avant d’avoir pu obtenir ce qu’ils convoitaient. Mais un bien qu’il suffit d’aimer pour le posséder, quels efforts te 21 e semaine, dimanche Temps ordinaire 518

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