Une année avec Saint Augustin

1 re semaine de Carême, samedi Dis à Dieu : le coupable, c’est moi ! Pour Augustin, le péché ne doit pas rester impuni. L e psalmiste prie : Ne regarde pas mes pé- chés, efface toutes mes fautes ; recrée en moi un cœur pur, ô mon Dieu (Ps 50,11). Dieu détourne donc son regard de celui qui confesse ses fautes, qui s’accuse lui-même et implore l’aide de Dieu et sa miséricorde. Dieu détourne son regard du péché, il ne le détourne pas du pécheur. En effet, celui à qui le pécheur de- mande : Ne regarde pas mes péchés, efface toutes mes fautes est aussi celui à qui un autre psaume dit : C’est ta face, Seigneur, que je cherche : ne la détourne pas de moi ! (Ps 26,9). Dieu détourne son regard, lorsqu’il ne fait pas de reproches. Car si son regard juge, l’homme ne peut vivre. Il disparaît. De peur que Dieu ne porte contre nous des regards qui condamnent, nous le supplions : Ne regarde pas mes péchés ! Qu’il ferme les yeux sur nos fautes pour ne pas les reconnaître et les juger ! Mais toi, si tu veux que Dieu ignore tes fautes, alors, veille à les reconnaître ! Monte contre toi au tribunal de ta conscience, place-toi en accusé devant toi ; ne te cache pas derrière ton propre dos, si tu ne veux pas que Dieu te place devant lui. Le psal- miste nous indique comment obtenir sans mal le pardon : Oui, je reconnais mes torts, j’ai toujours mon péché devant moi (Ps 50,5). C’est comme s’il disait à Dieu : Mon péché est devant moi pour ne pas être devant toi ; et puisque je le reconnais, ne le regarde plus ! Dis à Dieu : le coupable, c’est moi ! Pitié pour moi, Seigneur ! Guéris-moi, car j’ai péché contre toi ! (Ps 50,6). C’est moi, dit le psalmiste, qui dis cela. Je ne cherche pas à excuser ma faute en disant qui a péché contre moi ou qui m’a forcé à pécher. Je ne dis pas : c’est le hasard qui l’a voulu ; ou : c’est le destin qui en a décidé ainsi. Enfin, je ne 1 re semaine de Carême, samedi Carême 249

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